LA NUIT DE QARAQOSH
Drame en quatre actes d’Alexis Chevalier et Sabine d’Hardvilliers

Retrouvez l’interview d’Alexis Chevalier sur RCF 

Dimanche 16 décembre à 16h30

Théâtre de Sainte-Marie Lyon – 15, montée des Carmes déchaussés – 69005 LYON

Qaraqosh, 6 août 2014. Daech envahit le plus gros village chrétien d’Irak et contraint des milliers de familles à fuir la plaine de Ninive. Ne pouvant fuir, une famille décide de se cacher dans une crypte d’église. Nadia, la jeune fille de la famille doit abandonner son projet de mariage avec Saraf. Pour crier son désespoir, elle poste sur Facebook une photo de la crypte. Elle ne connait pas à ce moment-là les conséquences de son acte. L’arrivée de Baad, jeune yézidi ami de la famille accélère le déroulé des événements : il vient donner de mauvaises nouvelles de la situation extérieure. Alors naît la peur chez chacun des membres de la famille et la question de la mort survient. Chacun cherche à donner une réponse et un sens aux interrogations les hantent, mais seule Nadia parviendra à trouver une voie…

Billetterie

INFORMATION IMPORTANTE : une vente aux enchères exceptionnelle d’œuvres peintes par des artistes irakiens se tiendra de 15h30 à 16h30, info

Fraternité en Irak, après avoir exposé ces œuvres dans plusieurs villes de France, nous a confié ces peintures pour les vendre. Un prix minimum est appliqué, et reviendra à l’artiste. Le bénéfice servira aux différentes actions du jumelage sur place en Irak.
Cette exposition a eu lieu à la mairie du 6ème à Lyon début octobre, vous pourrez les revoir au théâtre.


Un grand merci à l’école Sainte-Marie Lyon de nous accueillir dans son théâtre.

Mise en contexte !

Été 2014, la situation politique à Qaraqosh
La ville est menacée déjà depuis plusieurs semaines. Elle se trouve dans la plaine de Ninive, au sud-est de Mossoul, lieu stratégique, où il y a beaucoup d’intérêts économiques, et qui a une longue histoire (Mésopotamie). Déjà début juillet 2014, Daech a essayé de l’envahir mais il a été repoussé par les peshmergas kurdes et par le Comité assyrien de protection de Qaraqosh. Alors Daech s’est retiré et a changé de stratégie : il organise un siège de la ville en coupant les arrivées d’eau, en interdisant aux villages sunnites qui entourent Qaraqosh de commercer avec la ville. À cela s’ajoute la flambée du prix du pétrole car Daech contrôle les puits à proximité de Qaraqosh. La situation devient intenable. Les Kurdes sentent qu’ils ne pourront pas tenir  la ville. Ils fuient le 6 août. Avec eux, 150 000 chrétiens partent (même si nombreux étaient ceux qui avaient fui déjà avant).

Tous fuient vers Erbil, capitale du Kurdistan. Mais les Kurdes, qui ont peur de l’infiltration de Daech parmi les réfugiés, interdisent aux gens de partir en voiture : la fuite se fait donc à pied. La prise de Qaraqosh est réellement un tournant dans l’histoire de l’invasion de Daech : symboliquement, elle signifie la disparition des chrétiens de leur territoire.

Le Comité assyrien de protection de Qaraqosh est une milice de défense qui s’est créée en 2014 pour repousser hors de la ville les jihadistes. Ils sont environ 1200, très peu armés et pres­que pas expérimentés. On imagine  que Saraf, fiancé de Nadia, fait parti de ce comité : il s’y est engagé après l’attaque de juillet 2014.

 

Note d’intention

Ce qui est posé à travers toute la pièce, c’est la question du martyr. Qu’est-ce que mourir pour Dieu ? Est-ce se jeter dans le vide, comme le fond les djihadistes ? Est-ce mettre en scène sa souf­france sur les réseaux sociaux pour cumuler le plus de vues possibles ? Chacun des personnages de la pièce va apporter un élément de ré­ponse. Car chacun doit composer avec la peur et faire l’expérience de sa finitude. Mais la pièce montre justement que c’est dans cette expérience de la finitude que la voie du martyre, c’est-à-dire du don total,  est trouvée. Loin de chercher à séduire par la starification de son acte, loin de l’aveuglement du kamikaze, loin du relativisme qui n’ose pas, le martyr chrétien invente sa pro­pre manière de se donner à Dieu et aux hommes.

Billetterie